Les Chardons du Baragan

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Les Chardons du Baragan est un roman majeur de Panaït Istrati (1884-1935), écrivain roumain francophone.Pro_5517Pro_5360Pro_5211

 

Pour adapter le roman à la scène, la présence d’un narrateur sur scène est un choix fondamental. L’histoire est ainsi contée en direct, ce qui correspond à l’oralité contenue dans le texte original.

Les différents personnages apparaissent et disparaissent au fil du temps, les dialogues et le jeu théâtral prennent le relais des mots du conteur. Chaque comédien joue plusieurs personnages au cours du spectacle.

 

Il y a aussi, grâce à la danse, le chœur et le tissu, l’expression métaphorique ou abstraite des descriptions très lyriques qui jalonnent le texte. Ces images poétiques viennent s’intercaler aux passages narratifs et théâtraux.

Le masque est un moyen de donner aux personnages un caractère onirique. Il est aussi un moyen de faire le trait d’union entre l’œuvre d’Istrati et la forme « carnavalesque » des masques roumains.

Le costume, envisagé comme le prolongement du masque, est fait dans les mêmes couleurs et matières (textile naturel : coton, laine, lin, jute…). Il est librement inspiré du vêtement paysan roumain, mais aussi du carnaval où tout est extraordinaire. Tels des poupées de chiffon, cousus, décousus, effilochés, rapiécés, patinés, les éléments de costume rappellent que tout est provisoire, précaire.

La création musicale est un aspect important du spectacle. Les musiciens, un percussionniste et un clarinettiste, jouent en direct. La musique est support pour le jeu. Cet univers sonore est imprégné des cultures musicales multiples d’Europe orientale. Les acteurs contribuent aussi à l’univers sonore, grâce notamment aux percussions caractéristiques du carnaval ou encore aux chants de travail traditionnels.

Le décor est sur roue, en perpétuelle transformation et mouvement. Les possibilités de chaque lieu où le spectacle est joué sont exploitées. Intérieur ou extérieur, lieux inattendus, insolites, résonnant par rapport au texte (place piétonne, cour, friche industrielle, entrepôt, parc…). « Aller dans le monde », devise du roman, doit nous mettre dans la perspective de notre monde à nous, celui d’aujourd’hui.