Variation sur le déconfinement
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On est tous d’accord : en ce temps de pandémie de covid-19 il n’y a jamais eu autant de personnes masquées dans les rues. Cette omniprésence du masque partout autour de nous, nous a pris de court, nous les artistes qui travaillons autour du masque depuis des années. Cette situation inédite est aussi une source d’inspiration. Petite variation.
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Zinneke Parade
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Tous les deux ans, la ville de Bruxelles est le théâtre à ciel ouvert de la Zinneke Parade, qui rassemble les « zinnodes » que l’on pourrait traduire par « bandes » « compagnies » ou encore « cliques » qui s’investissent chacun dans son quartier pour donner vie à cet événement artistique et populaire. Pour l’année 2020, le thème « Aux loups ! » avait été choisi. Cette biennale devait marquer le vingtième anniversaire de la Zinneke Parade. Plus de 170 organisations, 150 artistes et 1500 participant.e.s se sont engagé.e.s il y a un an et demi, à donner vie à cette nouvelle édition. 22 zinnodes étaient en pleine phase de création et s’étaient données rendez-vous le 16 mai pour ce grand carnaval. Malheureusement, à cause des circonstances liées à la crise du Covid-19, la manifestation a été annulée.
Pour autant, loin d’envisager une telle crise ni ses conséquences, Alban Lebrun a eu le plaisir d’encadrer une formation sur la création de masques en tissus, les 1er et 2 février 2020. Les participant.e.s venaient des différentes zinnodes de Bruxelles pour découvrir ou approfondir leurs techniques de couture, en vue de les partager dans leurs groupes respectifs. En faisant leurs masques, certain.e.s avaient déjà une idée derrière la tête, d’autres se sont laissé.e.s surprendre, les plus malin.e.s, en se déguisant en mères-grands ont cru passer inaperçu.e.s. Au menu du loup : créativité, animalité, férocité !
Masques et créatures de l’imaginaire, le livre
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Plongez dans l’univers du masque avec le catalogue de l’exposition Masques et Créatures de l’Imaginaire.
Les masques réalisés par Alban Lebrun sont mis en situation dans un décor naturel étonnant, et superbement photographiés par Jean-Claude Rouher.
La plupart des masques sont conçus pour être portés sur scène, certains sont davantage propices au Carnaval, d’autres sont des objets décoratifs. Les photos de Jean-Claude Rouher fixent les instants de vie de ces sculptures incarnées. Celles-ci adoptent un corps, un espace, un mouvement, une lumière. L’inerte s’anime, le masque se révèle et le cliché en saisit la magie éphémère.
La collaboration des deux artistes remonte à leur rencontre au sein de la troupe théâtrale Les Cabotins, alors dirigée par Sabine Delanoy.
Ce livre a été publié en 2016 à l’occasion de l’exposition Masques et Créatures de l’Imaginaire à Palaiseau. Vous pouvez en obtenir un exemplaire pour la somme de 25 €. Contactez-nous pour le commander !
Ubu Roi
En 2019, les Cabotins ont joué Ubu Roi, l’incomparable chef d’œuvre d’Alfred Jarry qui dans son écriture nous invite et nous oblige presque à l’irréel, à la démesure, à la truculence… Monter Ubu Roi est un exercice de style ambitieux qui sollicite particulièrement l’imaginaire et la créativité. Les Cabotins s’y sont essayés sous la direction d’Alban Lebrun et les masques, comme les marionnettes ont été un point d’appui essentiel de la mise en scène.
Déformer le corps
« -Père Ubu vous êtes un gros bonhomme. -Très gros en effet. »
L’obésité de Père Ubu est proverbiale. Elle accompagne au propre sa grossièreté et nous plonge dans l’univers bouffon qui nous fait penser à Rabelais et à la goinfrerie, à la caricature du bourgeois qui se gave, du tyran qui écrase son peuple comme il écrase son trône… Ici, Père Ubu n’est pas le seul à subir une augmentation de son anatomie. La bouffonnerie peut se loger dans d’autres endroits du corps que le ventre : le crâne, le dos, un pied, les cuisses, les fesses…
Armées de chiffons
« -Gare au croc à Merdre ! »
Toute l’armée russe et toute l’armée polonaise en scène pour le massacre. La confection de marionnettes a permis d’ouvrir le champ de bataille et de fournir la chair à canon. Les marionnettes s’affrontent sur scène poussées sur des chariots mais aussi en vidéos projetées sur l’écran derrière les comédiens pendant l’action. Les vidéos ont été réalisées par Yohan Vitre.
Masques Larvaires
« -Nous ne pouvons, nous avons déjà payé »
La scène des paysans a été traitée comme un petit spectacle de masques larvaires. Le texte avait été enregistré, les acteurs jouaient en « play-back . » Le masque larvaire est originaire des carnavals de Suisse, il a suscité la curiosité de Jacques Lecoq et d’autres qui l’ont largement réinterprétés.
Apparition magique
« -Et que cette épée que je te donne ne trouve de repos que lorsqu’elle aura frappé à mort l’usurpateur »
L’ombre du roi Mathias de Königsberg apparaît dans la grotte et dans toute sa majesté.
A cheval à Phynance
« -Comment ? On me fait payer douze sous par jour pour cette rosse et elle ne me peut porter ? »
Pauvre bête.
Masque Larvaire
Le Masque Larvaire est originaire du carnaval de Bâle, en Suisse. C’est le pédagogue de théâtre corporel Jacques Lecoq qui eut le premier l’idée de le faire évoluer sur scène, et pour ce faire, de le réinventer. Tout d’abord, il le dépouille de sa couleur. Nous avons devant nous un être blanc pas tout à fait fini mais dans lequel on reconnaît déjà une forme étrangement humaine. Grosse tête lisse et naïve, hors du commun, le personnage explore son environnement et se découvre lui-même, nous assistons à une naissance. Le Masque Larvaire est utilisé comme un outil pour l’apprentissage du comédien. Alban Lebrun s’est mis au défi d’explorer lui aussi cette forme, en utilisant le tissus.
Cœur de Papier
En 2017, Les Cabotins montent Cœur de Papier, spectacle qui explore le thème de la correspondance épistolaire sous la direction d’Alban Lebrun. Réelles ou fictives, drôles ou émouvantes, les lettres forment la matière première de cette création, au sens propre comme au figuré.
L’occasion pour chaque comédien de réaliser un masque… en papier.
Le Songe d’une nuit d’été, masque de Bottom
laboratorio de construzione di maschere in tessuto, Martignano, 2019 (article italien)
Dal 4 al 6 febbraio 2019 nella città di Martignano, nella provincia di Lecce, Alban Lebrun ha animato un atelier di creazione di maschere in tessuto. Atelier organizzato dalla compagnia di teatro Neamera e da Prosopo Project.
Lo stage proposto agli abitanti di questo comune aveva lo scopo di preparare il carnevale.
Ognuno si installa di fronte ad una testa in polistirolo e, grazie a spilli, scolpisce il tessuto fino ad ottenere una forma, un’espressione. A seconda del tessuto scelto, le possibilità sono infinite. Ogni materia, colore, consistenza, racconta qualcosa di singolare.
In seguito, per fissare questa espressione e padroneggiare il tessuto, si deve cucire. Le cuciture stesse disegnano a modo loro le linee di vita del viso.
I partecipanti all’atelier sono completamente liberi nella loro ricerca della maschera. Spesso all’inizio ci si trova un po’ perplessi di fronte alla massa di tessuti ai quali bisogna dar vita, ma si finisce col dare carta bianca all’immaginazione. Da questa libertà nasce una bellissima produzione, poetica e sorprendente. La barriera della lingua tra l’artista e i partecipanti è stata superata dal linguaggio universale delle maschere e dalle emozioni che queste ci procurano.
Della creazione artistica per tutti, in tutti i paesi e in tutte le lingue per trovare la gioia e la fraternità : ecco cosa dobbiamo fare e rifare instancabilmente.
Stage de création de masque en tissus, Martignano Italie, février 2019
Du 4 au 6 février 2019 dans la ville de Martignano dans le sud de l’Italie, Alban Lebrun à animé un atelier de création de masque en tissu organisé par la compagnie de théâtre Neamera et le Prosopo Project.
Ce stage s’adressait aux habitants de la commune dans le but de préparer le carnaval. Chacun s’installe devant une tête en polystyrène armé d’épingles et l’on sculpte le tissu, jusqu’à lui donner une forme, une expression. Suivant les tissus choisi, les possibilités sont infinies, chaque matière, couleur, texture raconte quelque chose de singulier. Il faut ensuite coudre pour fixer cette expression, maîtriser le tissu, la couture elle-même dessine à sa manière les ligne de vie du visage. Les participants au stage sont complètement libres dans leur recherche du masque. On est souvent un peu perplexe pour commencer devant cette masse de tissus à quoi il va falloir donner vie, mais on finit par donner carte blanche à l’imagination, et il résulte de cette liberté une production belle, poétique et étonnante ! La barrière de la langue entre l’artiste et les stagiaires a vite été enjambée par le langage universel des masques et des émotions qu’ils nous procurent.
De la création artistique pour tous, dans tous les pays et dans toutes les langues pour trouver la joie et la fraternité : voilà ce qu’il faut faire et refaire inlassablement !