Werner Strub, facteur de masques suisse (1935-2012) est incontestablement la référence majeure dans le domaine des masques de théâtre en tissus.
D’abord attiré par les masques de commedia dell’arte d’Amleto Sartori, il commence à travailler le cuir de manière autodidacte avant de se diriger vers le tissu, auquel il incorpore des éléments végétaux, de la fourrure ou d’autres matières encore.
Sa technique bien à lui s’affranchit des codes et des conventions. Son travail, d’une précision inouïe, invente à chaque fois un personnage extraordinaire, plein d’une humanité désarmante ou d’une bestialité effrayante, parfois les deux en même temps. Il collabore avec les grands noms du théâtre suisse comme Benno Besson.
Sur la fin de sa vie, Werner Strub se tourne vers un travail très différent : les masques en fil. Simples, délicats, transparents et d’une expressivité étonnante, ces masques qui sont comme la mue du serpent donnent à voir le vide qu’il contiennent, la trace de l’homme dans le temps.
La trace de Werner Strub dans l’histoire du théâtre et celle du masque est immense, tout comme sa production qui ne cessera pas de sitôt d’inspirer les artistes.